Synthèse des opérations de gyrobroyage de baccharis dans le Morbihan

Une synthèse des opérations de gyrobroyage de baccharis dans le Morbihan a été réalisée par Valentin Lorgeoux de L’Université de Bretagne Sud (stage de Licence SVT) en avril mai 2022. Ces résultats sont très contrastés, suivant les cas l’efficacité en terme de repousses dans les années suivantes peut être forte ou moyenne, et on peut avoir soit rejets de morceaux de souches ou racines, soit uniquement des germinations nouvelles de la banque de graine, ou bien sûr une combinaison des deux.

Restauration du marais de Kermadio à PLunet (Morbihan), les 3 ha de baccharis sont éliminés

Gyrobroyage à Kermadio le 22 février 2021 par Moutons Gloutons

Trois petites vidéos montrent les étapes de la restauration du marais :

Débroussaillage combiné machine-chevaux Trait Eau Bois et Moutons-Gloutons sur du Baccharis – Morbihan

Débroussaillage combiné machine-chevaux Trait Eau Bois et Moutons-Gloutons sur du Baccharis – dans le marais de Kerdual (Conservatoire du Littoral) à La Trinité – Morbihan

Avec le soutien de l’Agence de l’eau et la région Bretagne, le Conservatoire du littoral et la mairie de La Trinité-sur-Mer ont engagé, depuis la fin août, des travaux de restauration du marais de Kerdual. L’objectif du projet est de redonner à la biodiversité toute sa place. Une opération d’arrachage du baccharis est menée par les entreprises Trait Eau Bois et Moutons-Gloutons.

Baccharis à Séné (56): « On tient le bon bout ! »

Bulletin municipal de Séné – juillet 2019 – petit bilan de 5 ans de lutte

https://www.letelegramme.fr/morbihan/sene/lutte-anti-baccharis-le-morbihan-en-pointe-28-06-2019-12324597.php

https://www.ouest-france.fr/bretagne/sene-56860/sene-le-baccharis-resiste-mais-peut-en-venir-bout-6424493

L’arrêté ministériel listant les plantes exotiques envahissantes !

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Publié au JO du 22 février 2018, l’arrêté relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain vient achever le dispositif réglementaire français sur la lutte contre les espèces envahissantes, dont en premier (pour notre collectif) le Baccharis halimifolia.

Cet arrêté rend applicable l’interdiction d‘introduction dans le milieu naturel, qu’elle soit volontaire, par négligence ou par imprudence, des espèces listées.

Il légitime les actions de lutte organisées par des groupes de bénévoles, en lien avec les collectivités et services de l’Etat.

Il permet au préfet de département de prendre un arrêté  pour préciser si besoin les modalités de cette lutte et même prévoir les conditions de pénétration dans les propriétés privées pour faire les travaux d’élimination en cas de défaillance des propriétaires (article R411-47 du code de l’environnement).

Enfin il rend applicable les sanctions prévues en cas d’introduire dans le milieu naturel, par négligence ou par imprudence: soit une amende de 4° classe (750 €).

Publication du décret du 21 avril 2017 relatif au contrôle et à la gestion des espèces invasives

Le décret  du 21 avril 2017 relatif au contrôle et à la gestion de l’introduction et de la propagation de certaines espèces animales et végétales a été publié au journal officiel du 23 avril 2017

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Ce décret comporte les dispositions réglementaires d’application des articles L. 411-5 à L. 411-9 du code de l’environnement (articles concernant les espèces exotiques envahissantes issues de la loi « biodiversité » du 8 août 2016).

La première sous-section réorganise les dispositions existantes relatives aux introductions dans la nature de spécimens d’espèces indigènes (et non exotiques),

La sous-section 2 concerne les espèces hybrides, les modalités  d’introduction d’espèces exotiques envahissante (en dérogation à l’interdiction par la loi) et la gestion des stocks d’animaux et végétaux qui viennent d’être interdits.

La sous-section 3 crée des dispositions nouvelles en matière de lutte contre les espèces exotiques envahissantes déjà introduites.

Ainsi, dès la publication de l’arrêté ministériel conjoint (environnement – agriculture) fixant la liste des espèces végétales dont l’introduction dans le milieu naturel est interdite (qu’elle soit volontaire, par négligence ou imprudence), le préfet précisera par arrêté les modalités de lutte contre le baccharis, les territoires concernés, les périodes autorisées et les personnes habilitées (ainsi que les modalités de pénétration dans les propriétés privées).

Vidéo gyrobroyage par une pelleteuse-épareuse : une technique très rapide… …pour commencer

Dans le cadre d’un programme Natura 2000 à Mesquer, Cap-Atlantique (Comcom de la Presqu’île guérandaise), a choisi le broyage  des Baccharis présents sur les marais de Quimiac par l’intervention d’une chenillette munie d’une épareuse. Cette technique présente l’intérêt d’être très rapide. Par ailleurs, elle permet de traiter le dévers des talus sans difficulté. Toutefois, elle n’élimine pas les racines et les repousses seront abondantes. Elle ne peut donc s’envisager que dans un programme qui comprend un traitement ultérieur comme l’éco-pâturage.

La lutte contre le Baccharis halimifolia : obligatoire prochainement.

couv-sénat-francaisLa réglementation sur les espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’UNION devrait prochainement s’appliquer. Une liste est établie et elle contient le Baccharis halimifolia. Elle a été présentée au Parlement Européen. Toutefois celui-ci l’a jugée trop restrictive et a demandé à la commission de revoir sa copie (cliquez sur ce lien). Si le parlement accepte que cette liste provisoire soit publiée et qu’ensuite elle soit enrichie, sa publication devrait se faire sans délai. Ci-après nous précisons qu’elles seraient les conséquences pour la lutte contre le Baccharis.

Les mesures de gestion qui deviendront obligatoires

Dans un délai de dix-huit mois l’administration française devra mettre en place des mesures efficaces de gestion du Baccharis halimifolia, afin que ses effets sur la biodiversité, soient réduits au minimum.
Ces mesures de gestion seront proportionnelles aux effets sur l’environnement et reposeront sur une analyse des coûts et des avantages et comprendront également, dans la mesure du possible, les mesures de restauration citées ci-après.
Elles sont à classer par ordre de priorité sur la base de l’évaluation des risques et de leur rapport coût-efficacité.
Les mesures de gestion consistent en des actions physiques, chimiques ou biologiques, létales ou non létales, visant à l’éradication, à la régulation de la population de B. h.
Le cas échéant, les mesures de gestion comprendront des actions appliquées à nos écosystèmes littoraux afin d’accroître leur résilience aux invasions actuelles et futures (par exemple la mise en place d’éco-pâturage).

Une restauration des écosystèmes endommagés

La France devra prendre des mesures de restauration appropriées afin de contribuer au rétablissement des écosystèmes qui ont été dégradés, endommagés ou détruits par le Baccharis halimifolia sauf à prouver qu’une analyse coûts-avantages démontre, sur la base des données disponibles et avec un degré de certitude raisonnable, que les coûts de ces mesures seraient exceptionnelleEco-paturage-sur-marais-salant-webment élevés et disproportionnés par rapport aux avantages de la restauration.

Ces mesures de restauration comprennent au minimum:

  1. des mesures visant à accroître la capacité de nos écosystèmes exposés aux perturbations causées par la présence du Baccharis halimifolia à résister aux effets de ces perturbations, à les absorber, à s’y adapter et à s’en remettre;
  2. des mesures visant à soutenir la prévention de toute nouvelle invasion à la suite des campagnes d’éradication.

Un règlement européen est d’application immédiate.

Rappelons qu’un règlement revêt une portée générale, et est obligatoire dans tous ses éléments et est directement applicable dans tous les pays de l’Union européenne (UE). Un règlement doit être intégralement respecté par ceux ou celles à qui il s’applique. Il s’agit d’un acte juridique contraignant pour :

  • les institutions de l’UE;
  • les pays de l’UE; et
  • les particuliers auxquels il s’adresse.

Cela signifie:

  • qu’il s’applique immédiatement en tant que norme dans l’ensemble des pays de l’UE sans devoir être transposé dans le droit national;
  • qu’il crée des droits et obligations pour les particuliers qui peuvent, par conséquent, directement l’invoquer devant les juridictions nationales;
  • qu’il peut être utilisé en tant que référence par les particuliers dans leur rapport avec d’autres particuliers, les pays de l’UE ou les autorités européennes.

Il est applicable dans tous les pays de l’UE à compter de la date de son entrée en vigueur (la date définie dans l’acte ou, à défaut, vingt jours après sa publication au Journal officiel). Concrètement, son entrée en vigueur correspondra au vote par le parlement européen de la liste des espèces envahissantes préoccupantes pour l’UNION. Ses effets juridiques s’imposent dans l’ensemble des législations nationales, et ce de manière simultanée, automatique et uniforme.

L’avancée de la législation en France

En France, le parlement a été saisi d’un projet de loi sur la biodiversité. Il est passé au Sénat et devrait être soumis à l’assemblée nationale. Dans son Article 59 bis AB (nouveau) section 3, il précise :

« Contrôle et gestion de l’introduction et de la propagation de certaines espèces animales et végétales

« Sous-section 1 : « Contrôle de l’introduction dans le milieu naturel de spécimens appartenant à certaines espèces animales et végétales indigènes

« Art. L. 411-5. – I. – Afin de ne porter préjudice ni aux milieux naturels ni aux usages qui leur sont associés ni à la faune et la flore sauvages, est interdite l’introduction dans le milieu naturel, volontaire, par négligence ou par imprudence de tout spécimen de l’une des espèces animales ou végétales désignées par l’autorité administrative.

« Sous-section 3 « Lutte contre les espèces animales et végétales introduites

« Art. L. 411-9. – Dès que la présence dans le milieu naturel d’une des espèces mentionnées à l’article L. 411-6 ou à l’article L. 411-7 est constatée, l’autorité administrative peut procéder ou faire procéder à la capture, au prélèvement, à la garde ou à la destruction des spécimens de l’espèce introduite. Les dispositions de la loi du 29 décembre 1892 sur les dommages causés à la propriété privée par l’exécution des travaux publics s’appliquent à ce type d’intervention.

Cette loi précise les conditions d’intervention chez les propriétaires particuliers. Elle autorise après publication d’un arrêté préfectoral les interventions chez les particuliers, pour y faire les recensements voire des opérations d’éradications.

Fortes de cette législation, les communes pourront agir pour sensibiliser la population, faire des inventaires chez les particuliers, voire intervenir chez eux.

Nous suivons avec la plus grande attention l’évolution de ce dossier aux parlements européen et français.

Chantier d’écovolontariat « baccharis » sur la ria d’Etel

Ria-etelUn chantier d’écovolontariat le week end d u 12 & 13 septembre

Un week-end d’immersion dans la Nature en Ria d’Etel pour découvrir et protéger la biodiversité. Le chantier d’écovolontariat est ouvert aux personnes de 18 à 99 ans, pas besoin de compétences spécifiques, l’envie et la motivation suffisent !

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Méthode de mesure des populations de Baccharis sur de petites zones

Nous avons mis en place un protocole de mesure des populations de Baccharis sur de petites surfaces. Ceci afin de tester l’efficacité de différentes méthode de lutte : coupe, pâturage, arrachage…

Problème posé

Après une coupe, ou un arrachage, les repousses sont nombreuses. Il convient de savoir précisément l’impact de la méthode de lutte sur la population de Baccharis présente initialement. La méthode doit permettre de suivre l’évolution sur une longue période.

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L’expérimentateur décrit un cercle en comptant les plantes présentes le long de la corde

Matériel et méthode

Nous avons pris le parti de mesurer les populations de de zones de 10 m² Celles-ci peuvent prises au hasard dans la parcelle. Une extrapolation pourrait ensuite être faite pour connaitre la population totale de la parcelle à condition que les zones soient suffisamment nombreuses (5).

La zones de mesure se détermine à l’aide d’un solide piquet métallique  : fer à béton découpé en tronçons de 60 cm. Celui-ci est enfoncé ensuite dans le sol. Une corde 1.80 m permet de déterminer un cercle de 10 m² de surface.

La zone est localisée précisément à l’aide d’un GPS

2 expérimentateurs font le comptage. Après avoir fait la marque de départ à l’aide d’une bombe de peinture, l’un d’entre eux tends la corde et compte les Baccharis présents le long de la corde. Il distingue des différents type de Baccharis :

  • jeune pousse de l’année
  • arbuste de plus d’un an et<50 cm
  • arbuste de plus d’un an > à 50 cm

Bien marquer le point de départ

Bien marquer le point de départ

L’autre expérimentateur note sur la fiche de comptage (voir ci-après)

Le compteur progresse en décrivant la totalité du cercle.

Sur la tête du piquet nous avons enfiché une balle de golf pour retrouver facilement la zone de comptage l’année suivante. Par ailleurs la balle évite de blesser les animaux au pâturage.