Comment lutter efficacement contre le Baccharis

En résumé, la méthode qui a fait ses preuves consiste à commencer par un arrachage, une coupe, ou un broyage mécanique (accompagné d’un dessouchage éventuel), puis à mettre en place tous les ans ou tous les deux ans une fauche ou un pâturage. Dans le cas de pâturage, une fauche ou un arrachage d’entretien peut s’avérer nécessaire.

Une action en 2 étapes

Le Baccharis est une espèce arbustive très dynamique. Elle profite de l’absence d’entretien agricole, autrefois pratiqué, pour coloniser les espaces naturels. L’objectif doit donc viser à la restauration de pratiques durables de pâturage et de fauche, seule façon d’empêcher sur le long terme la recolonisation par le Baccharis.

Dans les grands traits, cette mise en place s’effectue classiquement en 2 étapes :

  1. coupe, arrachage ou broyage mécanique des arbustes avant la fin de la floraison, accompagné éventuellement d’une dévitalisation des souches les plus importantes ;
  2. mise en place de pratiques agricoles traditionnelles, c’est-à-dire : soit une fauche annuelle, soit une gestion mixte pâturage (bovins de préférence en prairies faiblement salées, sinon  ânes voire moutons en prés salés) avec fauche annuelle ou tous les deux ans des rejets. La méthode est à adapter aux conditions particulières des espaces contaminés. S’agit-il de prairies faiblement salées, de digues ou d’anciens marais salants, prés salés, etc.

La période d’intervention

Toute intervention doit être effectuée en dehors des périodes de reproduction des animaux sauvages comme la nidification des oiseaux, soit du 15 mars à fin juillet et avant la période de fin de floraison (septembre, octobre) afin d’empêcher la dispersion des graines. En cas de d’élimination de quelques repoussent ou germinations, avec précaution et sans engins mécaniques, et avec un petit nombre d’arracheurs, il est possible (voir souhaitable) d’intervenir toute l’année. Dans le cas des plants dont les graines sont en cours de dispersion par le vent, il est possible de les arracher ou couper, en les laissant en tas sur place, ce qui limite la dispersion par le vent. Il est de toute façon nécessaire de revenir l’année suivante pour éliminer les repousses. Normalement la dissémination par le vent est alors moins forte que si les graines partent du haut de plants dispersés.

Les techniques disponibles

L’arrachage manuel

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Elimination de jeunes plants à Séné (56)

On le pratique en automne hiver, lorsque le sol est meuble. Bien qu’exigeant en temps et en main d’œuvre, l’arrache manuel des jeunes plants ou des plus gros pieds isolés à la pioche, bêche, levier d’arrachage « Baccharache » est efficace, s’il est accompagné d’une action d’entretien sur plusieurs années.

Voir: https://collectif-anti-baccharis.org/nouveau-baccharrach-allege/

 

Lors de l’arrachage, il est important de ne pas fractionner les racines et de répéter les opérations plusieurs fois :  pendant au moins 3 ans. Ceci, afin d’éliminer les rejets et jeunes plants issus du stock de graines présentes dans le sol.

Le dessouchage et l’arrachage mécanique

Les souches de Baccharis peuvent être extraites à la mini pelle, limitant ainsi les rejets.
Toutefois, cette méthode lourde à mettre en place. Les interventions sont difficiles sur des sols peu portants ou inaccessibles.
Elle a des conséquences sur le milieu :

  • enlèvement de substrat (terre) avec chaque coup de godet,
  • tassement ou création d’ornières sur les zones de passage de l’engin.
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Broyage mécanique avec une débroussailleuse Pubert

Le broyage mécanique

Cette méthode est facile à mettre en place mais entraîne l’apparition de nombreux rejets depuis les souches. Elle doit donc être renouvelée et accompagnée d’un arrachage des jeunes plants sur plusieurs années.

 

 

 

 

 

 

La fauche mécanique

Elle est possible sur un terrain présentant des arbustes de faible taille. Pratiquée régulièrement, c’est un moyen de gestion efficace.

La coupe et la taille

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Coupe d’arbustes à la tronçonneuse à Mesquer (44)

Lorsque l’arrachage n’est pas possible (plants trop âgés et bien ancrés, difficulté d’accès…), elle est obligatoire. L’ensemble des déchets issus de la taille doit être exporté et incinéré.

La coupe à la tronçonneuse se pratique à moins de 10 cm du sol. Les repousses, issues des souches peuvent être coupées à l’aide d’un roto fil les années suivantes.. On pratiquera ensuite une dévitalisation.

La dévitalisation au sel (chlorure de sodium)

L’usage du sel est interdit en tant que désherbant depuis 2005, mais un traitement des seules souches est possible. Avant le traitement, on prendra soin de vérifier une météo favorable sans pluie abondante dans les jours qui suivent. Il convient de pratiquer le traitement entre mi-septembre et mi-octobre, alors que la plante s’apprête à entrer en repos végétatif.

Cette méthode a fait l’objet de test à Mesquer (44) et dans le Morbihan   : voir les conclusions. De nouvelles précisons pourront donc être apportées à l’avenir.

Ce qui est conseillé actuellement

  • Souche haute.
    On pratiquera une petite coupe de rafraîchissement de la souche et on fera un ou plusieurs gros trous (20 mm) à l’aide d’une perceuse. Ceux-ci seront ensuite remplis de sel. Le dépérissement de l’arbuste pour l’année suivante est pratiquement garanti.
  • Souche au ras du sol.
    On fera un petit monticule de sel sur la souche.

La dévitalisation chimique

L’application de produits de traitement spécifiques (2.4D, piclorame et Triclopyr) est efficace en badigeonnage localisé de la souche de mi-octobre à mi-novembre sur les plantes âgées. Toutefois, il est à faire pratiquer par des entreprises ou des personnes ayant reçues la formation adéquat pour éviter toute pollution dans ces zones à protéger.

L’éco-pâturage

Le pâturage par des moutons donne de bons résultats. Il doit se faire de préférence sur des repousses après un broyage ou une fauche mécanique. La conduite des animaux pour une action efficace demande des compétences particulières et il est conseiller de le faire réaliser par un éleveur éleveur connaissant bien cette pratique. Dans les milieux humides, ont préconise l’emploi de races rustiques comme les brebis de race avranchine.

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L’immersion de cet ancien marais salant colonisé par les Baccharis a fait mourrir les plantes

L’immersion

L’immersion prolongée par l’eau de mer ou l’eau douce donne des résultats efficaces. Elle doit durer cependant plusieurs mois et la hauteur d’eau doit permettre l’immersion de l’ensemble du système racinaire.

 

 

 

 

 

 

La lutte biologique

Elle n’est pas aujourd’hui opérationnelle et comporte des risques liés à l’introduction d’espèces exotiques dans l’environnement.

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